Ahra est né quelque part en Angleterre, il ne sait pas grand-chose de sa naissance si ce n’est que sa mère était égyptienne et qu’elle avait été vendue comme esclave à un riche bourgeois. Cet homme devait vivre dans une grande villa assez luxueuse et devait une mentalité d’une autre époque pour acheter ainsi sa mère. Lors de sa naissance il n’était pas seul, il fut suivi d’assez près par sa petite sœur, Méora. Lorsqu’il était encore un jeune enfant il avait quelques brides de souvenirs de sa vie chez cet homme riche, mais il ne les garda pas bien longtemps car ils quittèrent cet homme lorsqu’ils avaient environ deux ans, ils furent tout deux recueillis par une vieille dame qui s’avéra être une connaissance de leur mère. Il attendit longtemps qu’elle revienne, mais jamais elle ne revint les chercher. Pourquoi ? Parce qu’elle était morte. Comment ? Il l’ignore et ne veux pas en savoir plus.

La vie avec elle était plutôt tranquille, presque trop pour lui, mais tant qu’il avait sa petite sœur chérie près de lui le reste ne comptait pas. Cette vie de pauvre étant assez paisible ils apprirent à être heureux avec presque rien, même si rien ne valait le sourire de sa chère et tendre petite sœur. Puis un jour fatidique mais crucial et au final inévitable arriva sans crier gare, ce jour n’était autre que … la première rentrée scolaire ! Par chance il fut dans la même classe que sa sœur ce qui les réconforta tous les deux, elle n’étant pas très bavarde et un peu timide ce fut son rôle de la protéger et de parler pour elle, c’est à partir de ce jour qu’il acquit cette faculté à manier les mots avec tant d’aisance et au final il remarqua qu’elle aussi avait développer ce don, mais que contrairement à lui elle l’utilisait nettement moins souvent.

Les années passèrent et la vieille dame qui s’occupais d’eux avait de plus en plus de mal à subvenir à leurs besoin, l’argent commençais doucement à manquer et étrangement c’est vers la même période que des choses étranges ont commencée à se produire, Méora revenais de plus en plus souvent avec de la nourriture et le frigo se remplissait tout seul, il n’était encore qu’un enfant, mais il savait déjà que les frigos n’étaient pas magiques et ne pouvaient pas se remplir tout seul. Une nuit il s’efforça de rester éveillé et c’est à ce moment qu’il comprit. Sa sœur sortait la nuit, il avait une petite idée du pourquoi, mais il décida de la suivre malgré tout. Il comprit rapidement d’où venait toute cette nourriture, en réalité elle volait tout qu’elle rapportait ou ce qui arrivait « par magie » dans le frigo. En temps normal tout grand frère digne de ce nom gronderait sa petite sœur pour qu’elle arrête de voler, mais Ahra lui fit le contraire, il l’aida à voler plus. C’est ainsi qu’il mit le pied pour la première fois dans la criminalité.

Entre-temps, ce fut l’escalade dans le crime pour lui, rapidement il rejoint une petite mafia de seconde zone et réussi à leurs prouver qu’il avait tout ce qu’il fallait pour devenir leur meilleur vendeur et ce quel que soit la marchandise à vendre. Sa sœur ne tarda pas à le rejoindre, servant de coursière pour lui principalement, son rôle était simple, informer les clients sur le lieu et l’heure de la transaction. Ils faisaient une bonne équipe, elle savait comment ne pas se faire repérer et lui savait comment les persuader à acheter plus qu’ils ne désiraient.

Vers leurs seize ans, la gentille vieille dame finie par mourir. De quoi ? Il l’ignore et comme pour sa mère, il ne veut pas en savoir plus. L’enterrement fut discret, quelques personnes du gang vinrent pour la saluer une dernière fois, mais sans plus. Bien évidemment s’ils voulaient que les choses continues, il ne fallait absolument pas que sa mort se sache, pendant les années qui suivirent, ils vécurent juste tous les deux, prétextant que la dame était malade ou en train de dormir pour ne pas que les personnes extérieures ne se rendent compte de la supercherie et les place dans des foyers ce qui compromettrais leurs affaires, voire pire, les séparer. Aucun passage à tabac n’était pire que de se retrouver loin de sa petite sœur, aucun.

Tout allait bien, leurs quotidiens étaient rôdés et ils pouvaient enfin s’acheter des choses moins essentielles et plus superficielle. En bref ils avaient réussi à transformer cette petite maison qui ne payait pas de mine en un genre de mini palace, enfin surtout leurs chambres. Les endroits où des gens devait passer était juste tenu propre, mais sinon toute la déco était restée la même afin que l’illusion que la vieille était encore vivante tienne.

Mais finalement comme tout conte de fée, il doit y avoir une fin … Un deal qui tourne mal. Des flics qui vous lâchent pas l’cul. La planque presque découverte. Il n’était pas passé loin du drame, du coup rester planquer à la maison et ne pas en parler à Méora était encore la meilleure solution, enfin non pas la meilleure, la seule qui lui restait. Le plus chiant allait arriver, rester cloitré à la maison en attenant que les choses se tasses. Et avant même qu’il ne comprenne ce qu’il se passe les flics déboulent dans la maison et l’embarque-lui et sa sœur alors qu’ils étaient en train de dormir tranquillement.

Au final c’est tout le gang qui tomba ce qui amena à un long procès, Méora parla peu, ce qui n’avait rien d’étonnant et elle se servit du langage des signes pour communiquer, comme la plupart du temps avec des inconnus ou des gens en qui elle n’avait pas confiance. Bien évidemment un avocat leurs fut attribué et lorsqu’il entendit leur histoire il comprit tout de suite qu’ils n’étaient pas bien méchants, ils n’avaient juste pas eu d’autre choix et comme ils n’avaient que dix-neuf ans, les centre de redressement n’en voudraient pas et la prison était leurs seules options. Enfin la seule légale, c’est alors qu’il leurs parla d’un institut fait pour des gens comme eux. La décision fut simple, séparer en prison ou ensemble dans un institut pas net. Si la seule façon de rester ensemble aurait été d’aller en enfer, ils l’auraient fait. L’institut fut donc leurs choix, c’est donc à partir d’aujourd’hui et pour les prohaines années qu’ils allaient devoir vivre dans ce château …